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On trouve désormais des huiles essentielles un peu partout dans les magasins avec des prix pouvant passer du simple au double. Certaines huiles vendues sous l’appellation « huile essentielle ». Maisen fait, ce ne sont que des produits de synthèse dont les vertus thérapeutiques sont inexistantes : essence parfumée, arôme, extrait, concentrés d’arôme, ou même raviveur de pot pourri…
Comment s’y reconnaitre dans cette jungle commerciale ? A l’ère ou le « bio » devient de plus en plus tendance, comment ne pas se faire avoir en achetant un produit de qualité médiocre ?
Les huiles essentielles doivent être choisies et dosées avec le plus grand soin. On les appelle huiles mais en réalité ce n’est pas vraiment un corps gras ! Elles sont constituées de molécules odorantes volatiles produites par différentes parties des plantes (feuilles, fleurs, racines, fruits, …).
Comme pour les vins, on parle de grands crus d’huiles essentielles. Composée de plusieurs centaines de molécules (cétones, esters, phénols, monoterpénols, coumarines, etc.), qui ont chacune leurs propres caractéristiques et travaillent en synergie (elles se potentialisent mutuellement pour renforcer telle ou telle propriété), une huile essentielle peut être d’une grande puissance. Ce n’est pas un médicament et elle doit toujours être employée avec prudence.
Sommaire
Comment obtient-on une huile essentielle?
L’extraction à froid est la méthode la plus simple d’obtention d’une huile. Mais malheureusement c’est la plus limitée : en effet, elle reste réservée aux écorces aromatiques (bergamote, citron, limette, mandarine, orange…). Elle consiste à briser les poches de zestes frais d’agrumes pour en recueillir leurs « essences ». Ce ne sont pas vraiment des huiles essentielles car aucune modification chimique liées à des solvants ou à la vapeur n’a eu lieu. Le processus mécanique s’est en effet fait à froid.
Le terme « huile essentielle » doit donc être strictement réservé au produit aromatique issu de la distillation.
Mais une certaine ambigüité existe sur la dénomination d’huile essentielle. Selon l’AFNOR, il faut utiliser le terme d’essence alors que la Pharmacopée française et la Pharmacopée européenne utilisent le terme d’huile essentielle…
Voici quelques conseils pour vous aider à vous y retrouver…
Comment reconnaître une huile essentielle de qualité?
- Préférez tout d’abord des huiles essentielles bio (même si certaines essences ne peuvent pas vraiment l’être car issues de la flore sauvage).
- Vérifiez que le produit est certifié (Ecocert, Nature et Progrès).
- Si l’huile est contenue dans un flacon transparent, ce n’est pas bon signe : une huile essentielle est protégée de la lumière.
- Au delà du flacon, vérifiez la mention de l’espèce botanique (la partie extraite pour la distillation) , son chémotype (principe actif contenu par le produit pour qu’il produise les effets thérapeutiques).
La composition et la teneur en principes actifs d’une plante varient en fonction de l’organe d’extraction. Par exemple, une essence d’écorce peut généralement être prise par voie interne tandis que celle tirée des feuilles est strictement réservée pour un usage externe.
La notion de chémotype
Le terme « chémotype » fait référence à la variation chimique qui peut exister entre différentes populations d’une même espèce végétale produisant des huiles essentielles. En d’autres termes, le chémotype d’une huile essentielle indique la composition chimique spécifique de cette huile. Il met en évidence les principaux composants aromatiques qui la caractérisent.
Deux plantes d’une même espèce peuvent produire des huiles essentielles avec des compositions chimiques légèrement différentes en raison de facteurs tels que le lieu de croissance, le climat, le sol, l’altitude, etc. Ces variations peuvent influencer la concentration des composés chimiques présents dans l’huile essentielle. Ainsi on introduit la notion de chémotype.
Par exemple, l’huile essentielle de lavande peut avoir différents chémotypes, tels que le chémotype « linalol » ou le chémotype « camphre », en fonction de la concentration prédominante de certains composés chimiques. Chaque chémotype peut avoir des propriétés thérapeutiques légèrement différentes. Ceci peut être important en aromathérapie et en médecine naturelle, où l’on recherche des effets spécifiques liés à la composition chimique de l’huile essentielle.
Un grand nombre de plantes sont des exemples très explicites de la nécessité d’une précision botanique. En effet, il existe de nombreuses espèces, sous espèces et de variétés reconnues et différenciées car leurs vertus ne sont pas identiques.
Un exemple de chémotype
Exemple de chémotype pour de l’huile essentielle de thym (thym à thujanol et thym à thymol)
1er chémotype : thymus vulgaris CT thujanol HE aux propriétés anti-infectieuses importantes a, de plus, une action stimulante et régénératrice des cellules hépatiques, très sûre d’emploi elle est dépourvue d’effet secondaire.
2ème chémotype : thymus vulgaris CT thymol fortement antibactérienne, HE caustique pour la peau et hépatotoxique à doses élevées et prolongées.
Le chémotype est donc une notion capitale. Son manque de précision laisse la porte ouverte aux échecs thérapeutiques voire à la toxicité.
Il est également parfois nécessaire de préciser la partie de la plante utilisée : par exemple, les feuilles et les écorces de cannelle vraie ou l’orange ou l’on peut avoir le zeste, les feuilles ou les fleurs.
Le lieu d’achat reste peu important. En boutique bio, pharmacie ou grossiste, du moment que l’on trouve sur l’étiquette le nom latin, le chémotype et la partie de la plante distillée.
Pourquoi les huiles essentielles sont-elles chères ?
Il faut très souvent une quantité astronomique de plantes pour obtenir une goutte d’huile essentielle. Le rendement est très variable d’une espèce de plante à l’autre. Il est évident que plus les quantités de plantes nécessaires sont importantes plus le prix est élevé.
Exemples :
Pour 1 kg d’huile essentielle, il faut en moyenne :
- 5 à 10 tonnes de mélisse citronnelle
- 6,5 tonnes (environ 1 ha de rosiers) de rose de Bulgarie (rosa damascena)
- 1 tonne d’immortelle
- 150 kg de sommités fleuries de lavande vraie
- 50 kg de sommités fleuries de lavandin
- 7 kg de clous de girofle
Ce rendement varie également en fonction de l’année, de la saison, de la région, de la récolte…et influence le coût !
Le coût élevé des huiles essentielles pures et de qualité se justifie par ce rendement. Cela incite certains industriels à ajouter au produit naturel des produits de synthèse afin d’en abaisser le coût ou de couper une huile onéreuse avec d’autres huiles essentielles moins chères. L’utilisation de produits de synthèse pour la parfumerie ou les produits ménagers est parfaitement admissible, en revanche, dans le domaine de la santé, de telles pratiques sont à bannir. Les produits chimiques sont des substances mortes, donc dangereuses, perturbatrices du système métabolique naturel vital.
Les huiles synthétiques sont inefficaces en terme thérapeutique car elles n’ont pas l’équilibre interne subtil des HE. C’est la raison pour laquelle une huile essentielle de qualité doit subir des contrôles réguliers et approfondis que seuls les laboratoires peuvent offrir.
Une véritable huile essentielle est donc souvent coûteuse mais c’est aussi un gage de sa qualité…
A bientôt sur Actubio!
Elise