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Cadmium dans l’alimentation : l’ingrédient toxique que vous servez peut-être à vos enfants

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  • Dernière modification de la publication :9 juin 2025
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Elise
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Et si le véritable danger ne venait pas de ce qu’on voit dans nos assiettes… mais de ce qu’on ne voit pas ?
En France, plus d’un enfant sur trois de moins de 3 ans est déjà contaminé par un métal lourd silencieux mais redoutable : le cadmium. Présent dans des aliments du quotidien comme le pain, les pâtes ou les pommes de terre, ce poison invisible s’infiltre jusque dans l’organisme de nos tout-petits. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi personne n’agit ? Et surtout : comment se protéger ?
Mon article tente de faire le point sur ce scandale sanitaire sous-estimé… et pourtant bien réel.

Un poison discret dans les aliments du quotidien

Un constat alarmant a été partagé la semaine dernière par plusieurs médecins libéraux, qui tirent la sonnette d’alarme sur une contamination insidieuse par l’alimentation. Et depuis, on en entend parler partout dans la presse : https://www.lepoint.fr/societe/bombe-sanitaire-ou-coup-de-com-ce-que-cache-l-alerte-au-cadmium-08-06-2025-2591510_23.php

Pain, pâtes, pommes de terre… Des produits de base consommés quotidiennement deviennent les vecteurs involontaires de cette pollution.

En France, la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé (URPS-ML) a adressé un courrier au Premier ministre et aux ministres concernés, qualifiant cette situation de « bombe sanitaire ». Selon eux, les autorités doivent agir immédiatement pour protéger la santé des enfants.

Qu’est-ce que le cadmium ?

J’en avais jamais vraiment entendu parler, sauf depuis le reportage de Zone Interdite. Le cadmium est un métal de transition naturellement présent dans la croûte terrestre à très faible concentration. Cependant, ses niveaux dans les sols ont fortement augmenté au fil des décennies à cause :

  • de son usage dans l’industrie (batteries, pigments, galvanisation)
  • de sa présence dans les engrais phosphatés utilisés en agriculture conventionnelle pour améliorer le rendement

Or, ce métal ne se dégrade pas. Il s’accumule dans les sols, dans les plantes, puis dans le corps humain, notamment dans les reins et le foie. À long terme, il peut provoquer des maladies chroniques, des atteintes osseuses, des troubles du développement et certains cancers, dont celui du pancréas.

Pourquoi le cadmium inquiète-t-il les autorités sanitaires ?

Les effets nocifs du cadmium sur la santé humaine sont connus depuis plus de cent ans. Pourtant, les politiques publiques ont longtemps ignoré les signaux d’alerte. Aujourd’hui, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) tente une nouvelle fois d’alerter l’opinion : selon ses chiffres, 36 % des enfants français de moins de 3 ans présentent un niveau de contamination préoccupant par le cadmium.

L’organisme en charge de l’évaluation des risques alimentaires confirme que l’alimentation est la principale voie d’exposition. Les produits contenant des céréales, les légumes racines, les pommes de terre, ainsi que l’eau potable en sont les principales sources.

D’où vient le cadmium contenu dans nos aliments ?

Le cadmium présent dans notre alimentation provient essentiellement des engrais phosphatés utilisés en agriculture conventionnelle. Ces engrais sont obtenus à partir de phosphate extrait de mines, notamment situées en Afrique du Nord. Malheureusement, ces gisements contiennent naturellement des niveaux très élevés de cadmium.

À mesure que les réserves les plus « propres » s’épuisent, les exploitations minières s’attaquent aux couches les plus profondes, riches en métaux lourds. Résultat : les terres agricoles françaises reçoivent chaque année des tonnes d’engrais contaminés. Le cadmium s’y accumule, s’infiltre dans les plantes, puis dans notre organisme.

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En revanche, l’agriculture biologique interdit ces engrais chimiques. Les produits issus de l’agriculture bio sont donc beaucoup moins contaminés par le cadmium.

Les vers de terre, sentinelles silencieuses de la pollution

Le cadmium ne menace pas seulement les humains. Les vers de terre, essentiels à la fertilité des sols, sont eux aussi durement touchés. Des études scientifiques chinoises ont montré que l’exposition combinée à plusieurs métaux lourds, dont le cadmium, entraîne une mortalité massive chez ces organismes. Quand on sait qu’ils contribuent à la fertilisation de nos terres, y’a vraiment de quoi avoir peur.

Une étude confirme que le cadmium ralentit leur croissance, affaiblit leur système reproductif et augmente leur mortalité. Pire encore, les vers de terre augmentent la biodisponibilité du cadmium, c’est-à-dire qu’ils favorisent son absorption par les plantes cultivées.

Ainsi, la contamination se renforce naturellement dans un cercle vicieux : les organismes qui devraient améliorer la qualité des sols participent, malgré eux, à la dissémination du métal lourd !

Des solutions absurdes pour un problème grave

Face à cette situation préoccupante, des équipes de recherche travaillent actuellement sur des plantes génétiquement modifiées pour limiter l’absorption du cadmium présent dans les sols. Plutôt que de remettre en question l’usage des engrais polluants, certains préfèrent modifier le vivant pour adapter les cultures à un environnement déjà toxique. A lire si vous voulez en savoir plus à ce sujet : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7076666/#:~:text=Wheat%20and%20rice%20are%20the,grains%20%5B28%2C29%5D.

Cette approche est symptomatique d’un système agricole qui refuse de se réformer en profondeur. Plutôt que de traiter la cause de la contamination, on tente d’en masquer les effets ! Un peut comme en médecine finalement, on cache les symptomes par des médicaments, sans vraiment traiter la cause…

La question du phosphore et de notre modèle d’assainissement

Le problème du cadmium met aussi en lumière une absurdité écologique majeure : notre manière de gérer les déchets humains. Les urines et les selles contiennent naturellement du phosphore, un nutriment essentiel à la croissance des plantes. Plutôt que de recycler cette ressource, nous tirons la chasse d’eau et importons du phosphore industriel… souvent contaminé par du cadmium. Oui vous avez bien lu : et si vos excréments devenaient la solution du problème ?

Ce modèle d’assainissement archaïque contribue à aggraver la pollution des sols. Une alternative plus durable consisterait à valoriser les déjections humaines, comme le pratiquaient certaines civilisations anciennes. Cela permettrait de réduire notre dépendance aux engrais miniers et de limiter la présence de métaux lourds dans les champs.

Que faire pour limiter l’exposition au cadmium ?

Il est possible de réduire significativement l’exposition au cadmium par des choix alimentaires et des gestes simples :

  • Privilégier une alimentation biologique, exempte d’engrais phosphatés – attention toutefois :  produit « bio » ne veut pas dire « 0 cadmium ». Le cadmium peut être naturellement présent dans certains sols, surtout dans les zones géologiquement riches en métaux lourds. Il peut aussi venir de la pollution industrielle ou de l’air ambiant, même sur une parcelle bio.Enfin, l’eau d’irrigation contaminée peut aussi transporter des traces de cadmium jusqu’aux cultures. Mais c’est toujours mieux de consommer bio, disons que ca limite un peu…
  • Diversifier les sources de féculents : opter pour du riz complet, du sarrasin ou de la patate douce
  • Éviter les produits ultra-transformés, souvent issus de cultures intensives
  • Consommer des produits locaux et de saison, issus de circuits courts
  • Mais surtout : interpeller les élus locaux et nationaux sur les pratiques agricoles et la sécurité alimentaire !!

Le mot de la fin

La présence du cadmium dans l’alimentation n’est pas une théorie marginale ni un scandale isolé. C’est une réalité documentée, qui concerne une grande partie de la population, en particulier les enfants. Il est urgent d’en prendre conscience et d’exiger des mesures concrètes, tant sur le plan agricole qu’industriel.

Changer de modèle agricole, recycler nos nutriments naturels, réformer l’usage des engrais chimiques : autant de leviers possibles pour réduire l’exposition au cadmium et préserver la santé publique.

La solution n’est pas dans la fuite en avant technologique. Elle est dans le respect des équilibres naturels et dans une agriculture durable, respectueuse de la vie.

En espérant vous avoir éclairé sur ce sujet,

A bientôt sur Actubio !

Elise

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